LA déontologie (de d???, devoir) est la science qui traite des devoirs. On n’emploie guère le terme qu’à l’égard de la médecine. Ce n’est pas que les autres professions n’aient que des droits, mais c’est plutôt que les devoirs des médecins ont un caractère particulièrement impérieux et qui prime dans l’exercice de leur art toute autre considération.
La déontologie médicale d’ailleurs, si elle fait la plus large place aux devoirs des praticiens envers leurs patients, ne manque pas d’en accorder une aussi aux convenances qu’entre eux les médecins doivent respecter. Ces principes ne sont point nouveaux. Ils n’expriment pas une réaction contre l’influence que la vie moderne laisse prendre davantage chaque jour aux préoccupations matérielles, encore que celles-ci justifient plus que jamais la nécessité d’exalter les valeurs morales.
On sait que dans l’antiquité le serment dit serment d’Hippocrate, qui date de 500 ans avant Jésus-Christ, énonçait déjà les règles de l’éthique médicale. Les jeunes docteurs, dans la plupart des facultés, à l’exemple de la faculté de Montpellier, le prêtent en soutenant leur thèse inaugurale. Le public le connaît moins. Voici la version littérale, traduite par MM. Riquet et E. des Places d’après le texte grec édité par J. Petrequin (1878), tel que le rappelle dans sa préface au code de déontologie le professeur Portes, président du conseil national de l’ordre des médecins (1) :
» Je jure par Apollon, médecin, Asklé-pios, Hygèia et Panakèia, prenant à témoin tous les dieux et toutes les déesses, d’accomplir selon mon pouvoir et mon jugement ce serment et cet engagement écrit.
» Je jure de considérer à l’égal de mes parents celui qui m’aura enseigné l’art de la médecine; de partager avec lui ma subsistance et de pourvoir à ses besoins s’il est dans la nécessité; de regarder ses fils comme des frères et, s’ils veulent étudier cet art, de le leur apprendre sans salaire ni contrat; de communiquer les préceptes généraux, les leçons orales et tout le reste de la doctrine à mes fils, à ceux de mon maître et aux disciples enrôlés et assermentés suivant la loi médicale, mais à aucun autre.
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