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Une vidéo sur le thème « chasteté » par Calmos
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Le drame comique de l’adolescence
Analyse de Les Beaux gosses (2009), un comédie réalisée par Riad Sattouf.
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RIGOLO est une pastille vidéo dédiée à l’analyse des comédies françaises.
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== À VOIR/LIRE AUSSI ==
On s’est emmêlé les pinceaux avec la bio de Riad Sattouf, il n’est pas NÉ en Syrie mais y a passé une partie de son enfance, qu’il raconte très bien dans L’Arabe du futur
Riad Sattouf – L’Arabe du futur 1
Less débuts de Vincent Lacoste raconté par Sattouf
Le Jeune acteur 1 <br><font color= »red »> Exemplaires signés par <br> Vincent Lacoste et Riad Sattouf</font> <br> 2021
Les Teen Movies Adrienne Boutang & Célia Sauvage
https://www.vrin.fr/livre/9782711623969/les-teen-movies
Interview de Riad Sattouf par HugoDécrypte
Riad Sattouf : « Ma vie avec Vincent Lacoste »
Comment les teen movies filment les adolescentes par Zoétrope
Notre vidéo sur Coppola
== QUELQUES TEEN MOVIES CITÉS ==
– Les Beaux Gosses (2009) de Riad Sattouf
– Breakfast Club (1985) de John Hughes
– High School Musical (2006) de Kenny Ortega
– Teen Wolf (1985) de Rod Daniel
– Virgin Suicides (1999) de Sofia Coppola
– Scream (1996) de Wes Craven
– Kaboom (2010) de Gregg Araki
– Bottoms (2023) de Emma Seligman
– 30 ans sinon rien (2004) de Gary Winick
– Peggy Sue s’est mariée (1986) de Francis Ford Coppola
– Twilight, chapitre I : Fascination (2008) de Catherine Hardwicke
– American Pie (1999) de Paul Weitz
– Spider-Man (2002) de Sam Raimi
– Supergrave (2007) de Greg Mottola
– Lolita malgré moi (2004) de Mark Waters
– Stand by me (1986) de Rob Reiner
– Donnie Darko (2001) de Richard Kelly
– Carrie au bal du diable (1976) de Brian De Palma
– Elephant (2003) de Gus Van Sant
– Sex Academy (2001) de Joel Gallen
– Ça chauffe au lycée Ridgemont (1982) de Amy Heckerling
– La folle journée de Ferris Bueller (1986) de John Hughes
– La fièvre dans le sang (1961) de Elia Kazan
– Danger planétaire (1958) de Jack Arnold
– American Graffiti (1973) de George Lucas
– Grease (1978) de Randal Kleiser
– La Fureur de vivre (1955) de Nicholas Ray
– Amour sauvage (1961) de Philip Dunne
– West Side Story (1961) de Robert Wise et Jerome Robbins
– Outsiders (1983) de Francis Ford Coppola
– Risky Business (1983) de Paul Brickman
– Clueless (1995) de Amy Heckerling
– Rose Bonbon (1986) de Howard Deutch
– Bienvenue à l’âge ingrat (1995) de Todd Solondz
– Napoleon Dynamite (2004) de Jared Hess
– Kids (1995) de Larry Clark
– The Doom Generation (1995) de Gregg Araki
– Fish Tank (2009) de Andrea Arnold
– Y tu mamá también (2001) de Alfonso Cuarón
– Thirteen (2003) de Catherine Hardwicke
– Paranoid Park (2007) de Gus Van Sant
– Bully (2001) de Larry Clark
– À nos amours (1983) de Maurice Pialat
– La Gifle (1974) de Claude Pinoteau
– La Vie d’Adèle : Chapitres 1 et 2 (2013) de Abdellatif Kechiche
– Les Quatre Cents Coups (1959) de François Truffaut
– Naissance des pieuvres (2007) de Céline Sciamma
– Mignonnes (2020) de Maïmouna Doucouré
– Diabolo Menthe (1977) de Diane Kurys
– L’Enfance nue (1968) de Maurice Pialat
– L’Esquive (2003) de Abdellatif Kechiche
– Entre les murs (2008) de Laurent Cantet
– Chien de la casse (2023) de Jean-Baptiste Durand
– Elle est trop bien (1999) de Robert Iscove
– American Pie 2 (2001) de J.B. Rogers
– Vendredi 13 (1980) de Sean S. Cunningham
– It Follows (2014) de David Robert Mitchell
– Halloween (1978) de John Carpenter
– Teeth (2007) de Mitchell Lichtenstein
– Grave (2016) de Julia Ducournau
– Jennifer’s Body (2009) de Karyn Kusama
– Lady Bird (2017) de Greta Gerwig
– À nous les petites Anglaises (1976) de Michel Lang
– Les Zozos (1973) de Pascal Thomas
– Porky’s (1981) de Bob Clark
– American Teenagers (1993) de Curtis Hanson
– Hot Moves (1984) de Jim Sotos
– Animal House (1978) de John Landis
– The Faculty (1998) de Robert Rodriguez
– Les Tronches (1984) de Jeff Kanew
– Zapped ! (1982) de Robert J. Rosenthal
– L’Amour ne s’achète pas (1987) de Steve Rash
– Une Créature de rêve (1985) de John Hughes
– Rushmore (1998) de Wes Anderson
– Scott Pilgrim (2010) de Edgar Wright
– Les Sous-doués passent le bac (1980) de Claude Zidi
#Rigolo #RiadSattouf #VincentLacoste ».
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Quelles sont les parties qui forment une cage de chasteté ?
Une cage de chasteté est un dispositif destiné à limiter l’accès au pénis, couramment employé dans le cadre de pratiques visant à contrôler le plaisir sexuel des hommes ou à renforcer la discipline personnelle. Voici les composants essentiels d’une cage de chasteté : Le tube, aussi appelé cage, est la partie fondamentale du mécanisme. C’est dans cette partie que se trouve le pénis. Le tube est souvent fabriqué pour s’adapter à la forme du pénis au repos, maintenant celui-ci dans une position confortable mais restreinte. Les tubes peuvent être faits en acier, en plastique ou en silicone, chaque matériau présentant des avantages spécifiques en termes de qualité, de confort, de sécurité et d’hygiène. L’anneau de base est un élément central du dispositif. Il entoure la base du pénis et se situe derrière les testicules. Il est connecté au tube et maintient la cage en place pour empêcher tout retrait non désiré. Les anneaux sont proposés en tailles diverses pour s’ajuster confortablement à l’utilisateur, évitant tout serrage excessif. Le verrou est conçu pour bloquer la cage sur l’anneau de base. Il existe une gamme de verrous, des cadenas métalliques aux dispositifs de verrouillage en plastique. Lorsque verrouillé, le dispositif ne peut être retiré sans clé, assurant que l’utilisateur reste en chasteté. Les pièces appelées tiges de connexion ou espaçeurs relient l’anneau de base au tube. Elles offrent la possibilité d’ajuster l’espace entre l’anneau et la cage pour un ajustement personnalisé. Elles se présentent généralement en plusieurs longueurs pour s’ajuster parfaitement à la morphologie de l’utilisateur. Il est important de mesurer plusieurs paramètres, tels que la longueur de la verge et les diamètres de la base du pénis et de la verge. Des ailettes anti-recul, qui sont de petites extensions internes, sont parfois ajoutées aux cages de chasteté pour éviter tout mouvement arrière du pénis. En augmentant la sécurité du dispositif, cela rend le retrait du pénis beaucoup plus compliqué.
Pourquoi opter pour une ceinture ou une cage de chasteté ?
La ceinture de chasteté est adoptée pour des raisons multiples. Pour certains, elle est un moyen de renforcer la discipline personnelle et de contrôler la sexualité masculine (érection, masturbation, etc.). Elle peut également servir d’outil d’excitation dans des dynamiques sexuelles de domination. Elle peut être perçue comme un moyen de protection contre l’infidélité physique, renforçant ainsi la fidélité au sein du couple. Pour certains, la ceinture de chasteté représente un défi ludique, où la contrainte et l’attente amplifient l’excitation et le désir.
Guide pour le port et l’utilisation de la cage de chasteté :
Une fois que la cage de chasteté est fixée, elle bloque toute érection complète et limite l’accès au pénis. Cela permet de réguler l’activité sexuelle, que l’utilisateur soit seul ou sous la supervision d’un partenaire. Maintenir une hygiène adéquate est crucial lorsque l’on porte la cage. La plupart des cages sont conçues pour permettre la miction sans devoir retirer le dispositif, mais il est vital de nettoyer régulièrement pour éviter les irritations et infections. Pour retirer la cage, il est nécessaire de déverrouiller le dispositif avec la clé et d’enlever l’anneau de base ainsi que le tube. Il est conseillé de vérifier la condition de la peau et la circulation sanguine après chaque période prolongée de port. Un dispositif complexe, la cage de chasteté est néanmoins très efficace pour ceux qui souhaitent pratiquer la chasteté. En comprenant bien ses différentes parties et en l’utilisant correctement, on peut intégrer cette pratique de façon sûre et confortable dans sa vie personnelle ou en couple.
Quels sont les points forts de la pratique de la chasteté?
L’utilisation de dispositifs comme les cages de chasteté dans la pratique de la chasteté présente divers avantages, tant sur le plan individuel que dans les relations. Grâce à la pratique de la chasteté, on peut accroître son autodiscipline et se concentrer sur des aspects plus importants de la vie. La chasteté développe une anticipation accrue, ce qui renforce l’intensité des moments intimes. En adoptant la chasteté, les couples peuvent améliorer leur communication et consolider leur complicité. En redécouvrant des formes d’affection non sexuelles, les partenaires peuvent enrichir leur relation en créant des liens émotionnels plus forts.
Quel est le mécanisme de fonctionnement d’une cage de chasteté ?
Le fonctionnement d’une cage de chasteté est simple, reposant sur un principe de confinement sécurisé. Installation de la cage de chasteté : Pour débuter, l’utilisateur place l’anneau de base autour de la base du pénis et derrière les testicules. Le tube est placé sur le pénis et ensuite inséré à l’intérieur de la cage. Assurer la sécurité : Une fois le tube en place, les tiges de connexion sont insérées pour relier l’anneau de base et la cage. Le verrouillage du dispositif se fait ensuite à l’aide du verrou. Le verrou empêche le retrait de la cage, sauf si la clé est utilisée pour la déverrouiller, permettant ainsi à la cage de remplir son rôle.
Suivez le guide sur l’homme et la chasteté.
La chasteté masculine est largement pratiquée. À l’heure actuelle, la chasteté est adoptée en toute discrétion.Le site chastete.frtraite en profondeur du sujet de la chasteté de l’homme. Le fait que beaucoup d’hommes portent une cage de chasteté est ainsi masqué. Sous ses vêtements, le sexe de l’homme est maintenu entravé. Cette contrainte lui interdit toute masturbation. Ses instincts ne le guident plus, c’est désormais un coach qui régit ses actes sexuels. Quand l’homme n’a pas son sexe sous contrôle, il se livre facilement à la masturbation. Cela est tout à fait naturel. L’homme vit continuellement sous l’effet de l’excitation dans notre monde actuel. Il a beau se concentrer, les sollicitations de la publicité, du cinéma, de la musique et autres sont omniprésentes. Il se soumet volontairement à une autorité qui décide du contrôle de son sexe et de la rétention de sa semence. La chasteté joue un rôle essentiel dans l’amélioration des performances et de la réussite masculine. Pour un étudiant, un cadre ou un sportif, l’usage d’un accessoire contraignant les organes génitaux induit un état mental différent de celui causé par la masturbation libre ou la sexualité sans limite.
Comment faire le bon choix de taille pour une cage de chasteté ?
Utiliser une ceinture de chasteté requiert de prendre des précautions spécifiques. Assurer une hygiène rigoureuse est crucial afin de prévenir les infections. Il est essentiel de retirer régulièrement la cage pour examiner la peau et permettre un nettoyage adéquat. La communication avec le coach est vitale pour assurer le bon déroulement de la pratique, son expérience facilitant l’anticipation des évolutions.
La pratique de la chasteté a-t-elle un impact sur la relation de couple ?
La relation de couple peut être transformée de manière significative par la chasteté. La chasteté favorise la découverte de nouvelles formes d’intimité, renforçant ainsi la confiance et la communication entre partenaires. Pour certains couples, elle permet de découvrir une nouvelle complicité et excitation, en élargissant et enrichissant la sexualité. Une gestion adéquate de la chasteté peut en faire un puissant levier pour renforcer les relations et découvrir de nouvelles facettes de celle-ci.
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#Comment #réussir #quand #est #moche #malodorant
Retranscription des paroles de la vidéo: Hey, vous savez pourquoi les poissons vont jamais en cours d’anglais ? Vous saurez ça à la fin de cette vidéo, mais d’abord on va parler des « Beaux Gosses », le premier film de Riad Sattouf, et tenter de percer le mystère de l’adolescence au cinéma. Nous sommes en 2009. James Cameron survole le box-office mondial, Nicolas Sarkozy fait du jogging, la calzone entre dans le Petit Robert et le Joueur du Grenier lance sa chaîne Youtube. – Oh mon dieu, mais tout le jeu est comme ça ?! « Les Beaux Gosses », c’est l’histoire d’Hervé, un jeune homme ordinaire, qui, flanqué de son meilleur pote Camel, essaie de trouver sa place dans l’univers impitoyable du collège Eric-Tabarly de Rennes. – J’aime bien ta coiffure, trop stylée. – Ah ouais ? Comme le reste de leurs camarades, ces deux petits gars ont 14 ans, ce qui en anglais se dit FOURTEEN et fait donc d’eux des TEENAGERS. On serait donc naturellement tentés de classer le film dans un genre surtout popularisé par le cinéma américain, le TEEN MOVIE. Très volatile d’une époque à l’autre, le genre n’est pas si simple à définir puisqu’il s’hybride très bien avec tous les autres. Teen movie dramatique ou horrifique, teen movie musical, érotique ou féministe, teen movie romantique, nostalgique ou vampirique, les modes se succèdent et ne laissent dans l’imaginaire collectif qu’une trace assez peu homogène. On pourrait, s’il fallait dégager une tendance, noter que le sujet de l’adolescence donne bien souvent matière à rire. Mais le genre est beaucoup trop divers pour qu’on puisse le restreindre à ses formes comiques. D’ailleurs, la vie d’un adolescent est loin d’être toujours marrante… Quelques constantes permettent toutefois de dessiner les contours du teen movie, à commencer par son décor fétiche, l’ÉCOLE. Dans « Les Beaux Gosses », le collège d’Hervé est sillonné de long en large, des couloirs à la cour de récré en passant par les toilettes, le gymnase ou le réfectoire. L’idée n’est pas tant de mettre en scène la scolarité des protagonistes que de dépeindre exhaustivement le milieu dans lequel ils évoluent. D’ailleurs, quand il arrive qu’on passe une tête dans une salle de classe, c’est beaucoup moins pour s’intéresser aux cours qu’aux affaires bien plus importantes qui se déroulent près du radiateur. – Dites donc la bande des quatre, si ma façon de lire ne vous plait pas, vous pourriez au moins avoir le respect d’écouter le texte pour ce qu’il est… Vous avez une sensibilité ? Vous n’êtes pas complètement frigorifiés ? – Non monsieur, on est pas frigorifiés. – Gneugneugneu… Ce désintérêt pour les adultes est un autre marqueur récurrent du teen-movie. Si dans « Les Beaux Gosses », leur présence est seulement reléguée au second plan, elle peut aussi devenir l’objet d’un véritable choc des générations, qui voient les figures d’autorités remises en question, voire carrément considérées comme ennemies. Cette défiance généralisée envers les adultes est somme toute assez naturelle, car les teen movies ne sont pas seulement des films sur les adolescents, ils sont aussi, surtout, des films POUR les adolescents. En tous cas, c’était l’idée dans les années 50, alors que les cinémas de quartier sont désertés devant la concurrence de la télévision, et progressivement remplacés par des drive-ins, ces cinémas à ciel ouvert très fréquentés par les jeunes. Les studios commencent alors à produire des films destinés spécifiquement à ce nouveau public, encouragés par le succès de « La Fureur de Vivre », dans lequel James Dean incarne un lycéen de 17 ans en rébellion contre le monde entier. Dans son sillage, Hollywood va continuer à brosser la jeunesse américaine dans le sens du duvet en lui proposant de s’identifier à de grandes figures charismatiques au physique avantageux. Parce qu’il s’agit de faire rêver le public, les ados de teen movies vont très longtemps ressembler à des semi top-modèles frais et bien peignés, incarnant la jeunesse dans toute sa splendeur et sa vitalité. Bon, à l’évidence, ce n’est pas du tout la voie choisie par Riad Sattouf avec « Les Beaux Gosses », un titre clairement ironique puisqu’ici, un soin tout particulier a été apporté à rendre ces petits êtres humains en mutation aussi monstrueux que possible. C’est le festival des appareils dentaires et des boutons d’acné, des physiques disgracieux et des voix chevrotantes… – L’étendard sanglant est levé… Ce parti pris esthétique honnête et réaliste n’est pas celui du teen movie à l’ancienne, qui, on l’a vu, mise plutôt sur des physiques attrayants. L’inspiration, pour le coup, viendrait plutôt d’un certain cinéma indépendant dans lequel « Les Beaux Gosses » s’autorise à puiser, comme par exemple « Kids » de Larry Clark, dont il emprunte le roulage de pelle inaugural. Car l’adolescence est aussi, à partir des années 90 en particulier, une marotte du cinéma d’auteur le plus exigeant, qui choisit en général de traiter le sujet sur le mode dramatique. Le passage à l’âge adulte étant bien souvent le temps des cris et des larmes, le cinéma présente les adolescents comme des jeunes gens en crise, mal dans leur peau, voire carrément délinquants. On retrouve depuis longtemps la même tendance en France, où les rôles d’adolescents écorchés vifs n’ont jamais cessé de révéler des talents, à commencer par Jean-Pierre Léaud dans « Les Quatre Cents Coups », film matrice de la Nouvelle Vague et influence clairement revendiquée par Riad Sattouf. – J’étais très ému par ce rapport qu’il y avait entre un réalisateur et son acteur, et comment ce personnage était aussi un double du réalisateur, et évidemment, j’avais caressé l’idée de trouver mon propre Doinel à travers Vincent… Qu’il s’agisse d’observer la naissance du désir, de documenter des sujets de société ou d’évoquer des souvenirs plus personnels, pour tous ces cinéastes, l’obsession reste la même : rendre compte de cet âge étrange dans toute sa vérité. – Euh, comment dire, c’est un peu triste là, je sais pas si tu t’en rends compte… Alors oui, c’est vrai que, finalement, tout ça n’est pas très rigolo… mais justement, Riad Sattouf, même s’il a décidé de suivre également une approche réaliste, préfère délaisser le pathos pour porter sur ses protagonistes un regard amusé, présupposant surtout que capter l’adolescence telle qu’on la vit vraiment, ça peut aussi être très marrant ! – Y a contrôle ? – Bah oui y a contrôle… — Bah oui y a contrôle… p*tain mais pauvre fille cette meuf… La différence tient surtout dans le procédé choisi pour restituer la réalité. Car certes, les ados des « Beaux Gosses » ont l’air plus vrais que nature, au point que le film semble parfois lorgner sur le documentaire animalier. — Front contre front, c’est celui qui repoussera l’autre ou qui réussira à lever la tête le plus haut qui sera retenu comme vainqueur… Mais cette recherche de vérité n’a rien à voir avec celle, par exemple, de Laurent Cantet, qui pour sa Palme d’or sortie l’année précédente, s’était appuyé sur un dispositif de mise en scène à plusieurs caméras, et un recours quasi constant à l’improvisation… – Ce qui est marrant c’est que vous n’avez pas du tout l’air convaincu que votre vie est intéressante. – Mais je sais pas monsieur, on fait quoi ? On va en cours, on rentre chez nous, on bouffe, on dort. La méthode est bien différente pour Riad Sattouf, qui, en bon auteur de BD, s’attache surtout à repérer dans le réel les détails les plus saillants. – Quand j’ai fait le casting de mon premier film « Les Beaux Gosses », franchement j’ai gardé des cassettes, c’est des extraterrestres. Tout ceux qui défilaient, y en avaient qui étaient très grands comme ça, y avait ceux qui étaient tout petits comme ça… Donc, on peut voir le surnaturel dans le réel. Bien avant de filmer les adolescents, Riad Sattouf avait déjà passé des années à les étudier en livrant ses observations dans plusieurs albums aux titres évocateurs. Il n’est donc pas étonnant de retrouver dans « Les Beaux Gosses » ce même regard acéré et cette capacité à croquer, en quelques traits bien sentis, des personnages qu’on a tous l’impression d’avoir déjà croisés à la cantine ou au CDI. En fait, l’adolescence dépeinte par Sattouf ressemble sans doute pas mal à la sienne. Alors que le film est censé se dérouler au XXIe siècle, il est teinté d’une esthétique étrangement rétro. Hervé et Camel sont fan de hard rock, ils jouent à Donjons et dragons, regardent la télé sur des écrans cathodiques, et surtout : ils n’ont pas de téléphones portables… – Allô c’est qui ? … contrairement à vous sans doute, qui pouvez donc vous abonner à Calmos sur Youtube, Instagram et TikTok ! Par ailleurs, l’auteur, qui est né en Syrie mais a passé toute son adolescence en Bretagne, a fait le choix, plutôt rare pour un teen-movie, de situer son film dans un environnement typiquement FRANÇAIS. Comme on l’a suggéré plus tôt, notre imaginaire collectif est largement dominé par des représentations américaines de l’adolescence, à cause des films notamment, mais aussi, plus globalement, de toutes les images de la jeunesse états-unienne qui saturent nos écrans depuis les années 90. – Synchronisation des montres ! Parce qu’on a vu la série « Beverly Hills » ou le clip de « Baby one more time », on n’imagine pas un couloir de lycée sans ses rangées de casiers métalliques. Parce qu’on a vu « American Pie » et « Elle est trop bien », on sait que l’alcool se boit dans des gobelets rouges et qu’à la fin de l’année on élit une reine au bal de promo. Parce qu’on a vu « Lolita malgré moi », « Buffy contre les vampires » et « Sauvés par le gong », on écoute les annonces du proviseur au haut-parleur, on célèbre Halloween tous les ans, et, selon les cas, on va en cours en décapotable ou en bus jaune… L’impact culturel de toutes ces productions pour ados est telle qu’à l’époque, les alternatives françaises proposées par AB Productions s’inscrivaient dans le même genre de décor typiquement américain. – Alors, quoi de mieux pour commencer une campagne électorale que de faire connaissance autour d’un verre ? Par contraste, l’effet vérité des « Beaux Gosses » est décuplé lorsqu’il affiche des marqueurs culturels certifiés locaux tels que le catalogue de La Redoute, les bars PMU, la Marseillaise ou le stylo quatre couleurs, des points de repère souvent discrets mais qui nous maintiennent dans un environnement familier, en surgissant par intervalles réguliers, au détour d’un affichage de bus ou à l’occasion d’un rendu d’exposé. – Camel, vous, vous avez choisi Jean-Luc Reichmann… manque de pertinence quant à l’importance historique. 8/20. Cela dit, même si en surface, « Les Beaux Gosses » reste un film très français, son intrigue répond tout à fait aux standards du teen-movie à l’américaine, en abordant l’un des thèmes majeurs du genre, l’éveil à la SEXUALITÉ. Suivant les époques et les sensibilités, la question peut se présenter sous plusieurs modalités, et parfois, dans les films les plus “grand public”, de manière… disons… très métaphorique. Le teen movie d’horreur, par exemple, tend plutôt à valoriser la chasteté, en condamnant à mort les adolescents pris sur le fait, et en épargnant ceux qui ne cèdent pas à la tentation. Ce parti-pris procède d’un motif plus large, celui du sexe interdit, qui s’impose tout particulièrement aux personnages féminins, leur sexualité étant présentée comme un territoire obscur, dangereux, voire monstrueux. Au passage, on vous conseille l’excellente vidéo de la chaîne Zoétrope à propos du teen-movie féminin. À l’inverse, le désir masculin est plus volontiers tourné en dérision, et suscite en général des aventures plutôt légères et cocasses. C’est typiquement le cas de quelque comédies françaises des années 70 dans lesquelles les héros espèrent profiter de voyages linguistiques pour débaucher la faune locale. – Why you don’t come with me, euh… in the… in the buissons ? … mais le charme frenchy de ces jeunes queutards ne leur garantit pas forcément le succès. – On a quand même pas fait 1500km pour pas ba*ser ! On va y arriver à Malmö ! Pour la plupart des ados, l’accès à la sexualité est une épreuve complexe, d’autant plus qu’elle est, pour les héros masculins du teen-movie, une sorte d’impératif social, comme le soulignent les critiques Adrienne Boutang et Célia Sauvage dans leur essai consacré au genre. Cette observation se vérifie dans « Les Beaux Gosses », teen movie incarné par des garçons donc, qui vivent très mal leur absence de relations sentimentales, au point que la question de la sexualité envahit toutes leurs conversations et déborde de partout, même en plein cours de thermodynamique. – Non mais c’est quoi, ça ?! Dans le cinéma américain, on trouve un tas d’autres exemples similaires, qui constituent un sous-genre à part entière, la COMÉDIE DE DÉPUCELAGE. Dans ces films, on suit en général une bande de garçons, plus ou moins obsédés par les choses du sexe mais qui n’ont pas encore eu l’occasion de passer à l’action. C’est alors souvent par un pacte ou un pari que les personnages vont se mettre au défi de perdre leur virginité, un objectif qui sera fatalement entravé par différents contretemps, qu’il s’agisse d’un problème d’ordre mécanique, d’un déballonnage de dernière minute, ou d’une descente de police impromptue. A priori, ces horizons paraissent bien lointains pour les héros des « Beaux Gosses ». Confinés dans leur univers collégien, ils seraient déjà bien contents de pouvoir rouler leur première pelle. Le problème, c’est qu’ils arrivent à peine à échanger plus de trois mots avec leurs camarades féminines. – Tu, euh… enfin, j’imagine que tu voudrais pas trop sortir avec moi ? – Euh… non. En fait, si Hervé nous semble naturellement voué à se prendre râteau sur râteau, c’est parce que son existence est soumise à une hiérarchie très stricte, qui dépasse largement la question de la séduction. Le problème fondamental d’Hervé, c’est qu’il ne fait pas partie de la bonne caste. Il est de ceux que personne ne calcule, qu’on n’invite pas aux fêtes et qui se font tabasser à la récré. Au collège, comme dans toute structure sociale, il y a des dominants et des dominés… et à première vue, Hervé est tout en bas de la chaîne alimentaire. – Vas-y, casse-toi, fils de p*te ! Dans l’histoire du teen movie, cette hiérarchisation des rapports a donné naissance à une série d’archétypes, largement façonnés dans les années 70 par un film culte de George Lucas. Alors non pas celui-là… on parle plutôt d’ »American Graffiti », une comédie qu’il a réalisée quatre ans avant « Star Wars » avec l’aide de Francis Ford Coppola. Si vous voulez en savoir plus, on en touche quelques mots dans notre vidéo consacrée à Francis. Bref, dans « American Graffiti », Lucas se remémorait son adolescence, en racontant les parcours croisés d’une galerie de personnages très marqués, allant du sportif à l’intello en passant par l’ado moyen, le mec populaire ou la pom-pom girl. Par la suite, cette typologie s’est affinée de film en film, au point de s’imposer comme un des éléments constitutifs du genre, chaque personnage étant dès lors principalement défini par la catégorie à laquelle il appartient. Ces archétypes peuvent sembler caricaturaux, mais, soyons honnêtes, ils existent un peu dans la vraie vie. D’ailleurs vous pourriez certainement nous dire en commentaire si vous avez plutôt été des populaires ou des parias, des intellos, des anonymes ou des rebelles… Dans le cas des « Beaux Gosses », quand on y réfléchit, il n’est pas si simple de déterminer dans quelle cas on peut ranger Hervé et Camel. Une seule chose est sûre, c’est que, comme on l’a dit, ces sympathiques vicos se trouvent tout en bas de l’échelle du cool, et traditionnellement, c’est à cette position que l’on retrouve… les NERDS. Avec ses lunettes à double foyer et son physique de premier de la classe, le nerd a longtemps été la figure la moins enviable du genre. Méprisé par l’ensemble de ses camarades, il était condamné à se réfugier dans des mondes imaginaires ou virtuels, en espérant que lui et ses semblables prendraient un jour leur revanche. Et puis, sous l’impulsion d’auteurs qui devaient y reconnaître leur propre jeunesse, l’archétype a fini par s’assouplir et s’humaniser. La caricature a alors laissé place à des personnages plus complexes et attachants, enfin dignes de tenir les rôles principaux. C’est notamment le sujet de la série « Freaks and Geeks », produite par Judd Apatow, qui réhabilitait des profils qu’on ne voyait pas dans « Beverly Hills » ou « Dawson ». Parallèlement, la culture geek s’est démocratisée au point de devenir dominante. À peu près tout le monde s’est mis à s’intéresser aux ordinateurs et aux jeux vidéo, et puis, merci internet, des anciens nerds de la vraie vie sont devenus riches et célèbres en ne faisant rien de plus que partager leur passion sur les réseaux. – Est-ce que c’est bon pour vous ? « Les Beaux Gosses » auraient pu participer activement à cette revanche des geeks. Mais, à bien y regarder, Hervé n’est pas vraiment un nerd. Pourquoi ? Parce qu’à part la branlette, il n’a pas réellement de passion. Et justement, cette libido débordante qu’il n’arrive pas à satisfaire est à peu près sa seule caractéristique. Par conséquent, Hervé n’est pas un nerd, c’est un LOSER. Le loser, même s’il peut se présenter sous différentes formes, est surtout associé en France à l’incontournable Jean-Claude Dusse ou aux avatars de Bernard Menez, des personnages principalement définis par leurs échecs répétés sur le terrain de la séduction. – Excusez-moi, mais je crois que j’ai un ticket. Globalement c’est un mec qui ne pense qu’à ça mais qui ne réussit jamais à conclure. – Alors si je peux me permettre de te donner un conseil, c’est : oublie que t’as aucune chance, vas-y fonce. On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher. Bon, je vais prendre le télésiège, faut que je me change ! À l’image de ses aînés, Hervé n’a pas grand chose pour lui. Il n’est pas très beau, pas très malin, pas très populaire, il est éjaculateur précoce et son pull-over pue la mort. Rien ne le prédestine donc à séduire ses camarades féminines. – Ça te dirait pas de… enfin, tu veux pas sortir avec moi ? – Avec qui ? – Avec moi. — Avec toi ? Ça va pas, t’es malade ? Seulement, Hervé a de la chance. Contrairement aux losers adultes, il est dans un teen movie… ou, plus précisément, puisque c’est le genre qui définit finalement le mieux « Les Beaux gosses », un COMING-OF-AGE. «Récit initiatique» ou «roman d’apprentissage» en français, le coming-of-age se concentre généralement sur la transition difficile entre l’enfance et l’âge adulte. Pour se réaliser, les personnages doivent accomplir un rite de passage qui symbolise cette transition. Il peut s’agir de quitter le domicile parental, de passer un diplôme ou, dans le cas qui nous intéresse, de connaître l’amour. Comme dans tout coming-of-age, la situation d’échec à laquelle fait face Hervé n’est donc pas une fatalité, mais une étape à franchir. Et de fait, sa camarade Aurore, après l’avoir salement éconduit, finit par l’embrasser. Mission accomplie. Hervé n’est plus un enfant. Il est devenu… un homme. Enfin… pas tout à fait ! Car, on ne devient pas véritablement adulte en roulant des pelles ou en perdant sa virginité. C’est justement cette manière puérile et typiquement masculine d’envisager la question qu’il faut dépasser pour grandir réellement. Obnubilé par ses désirs et frustré de ne pas correspondre à l’idée qu’il se fait de la virilité, Hervé est totalement centré sur lui-même, et ne réalise pas qu’il a face à lui des semblables, qui ont, elles aussi, leur propre sensibilité. – Tu veux sortir avec moi ? Enfin, je t’aime… — Hahaha mais t’es ouf ? T’as vu ta gueule, t’es un boudin ! Ah la pauvre meuf ! À vrai dire, on peut avoir du succès avec les filles (ou prétendre en avoir eu) et rester, comme le père d’Hervé, particulièrement immature. – J’ai couché avec deux filles en même temps en seconde, je sais pas si tu te rends compte mais à mon époque, si les gars se roulaient des pelles c’était déjà le bout du monde. Hervé, à force de ne considérer l’amour que comme une performance à accomplir, perd de vue l’essentiel. Après avoir séduit Aurore, il est grisé par son nouveau statut et embrasse une autre fille. Les conséquences de cette désinvolture vont alors le confronter à ce qui constitue finalement son véritable rite de passage : se faire plaquer. – Avant, c’est parce que j’avais pas l’habitude mais maintenant… je t’aime, quoi… – Écoute, on reste copains. Bon, sur le moment c’est dur, mais le temps va passer, les plaies cicatriser, et tout ça devrait s’évaporer doucement en même temps que l’adolescence, pour ne rester qu’un lointain souvenir. – Hervé ? – Bah alors, comment ça va ? ça fait longtemps là, qu’est-ce que tu deviens ? — Bah écoute, tu vois, je vends des chaussures dans un magasin. Contrairement à ce que les archétypes du teen-movie classique ont voulu nous faire croire, la lose n’est pas un trait de caractère mais un état transitoire. Elle est, à vrai dire, constitutive de l’adolescence. C’est le principe même de ce mauvais moment à passer au cours duquel nos corps changent et nos personnalités s’affinent. On est moche, mal sapé, en manque de confiance, personne ne nous comprend et on ne sait pas vraiment où on va… Mais c’est comme ça. Pour dire adieu à l’enfance, il faut avoir connu la peine et la désillusion, avoir le cœur brisé et les espoirs déçus. L’adolescence est cette étape tragique dont il faut réussir à se remettre. Et normalement, avec le temps, on y parvient ! On peut alors regarder « Les Beaux Gosses » avec le recul nécessaire pour en apprécier la comédie. L’adolescence est un calvaire. Mais un jour, c’est promis… on finit par en rigoler. Et pourquoi les poissons sèchent leurs cours d’anglais ? Ben, parce qu’ils s’en… fish. Attendez, attendez ! Avant de filer comme des ados, sortez vos cahiers de texte, il faut qu’on vous dise un mot de notre partenaire FILMO. FILMO, vous connaissez, c’est la plateforme idéale pour les cinéphiles qui a déjà soutenu plusieurs de nos vidéos. Mais là, attention : nouveauté ! FILMO propose maintenant son offre directement sur YouTube. On retrouve toujours un catalogue riche et varié, incluant grands classiques, films de genre et pépites inédites, mais juste là, à portée de clic, directement sur la plateforme. Pour tester, vous suivez le lien en description et vous cliquez sur “Démarrer l’essai” pour bénéficier de 14 jours gratuits. Allez, on vous a même laissé dans les commentaires une petite sélection de teen movies dispos, vous allez vous régaler ! .
Déroulement de la vidéo:
0 Hey, vous savez pourquoi les poissons
vont jamais en cours d’anglais ?
0 Vous saurez ça
à la fin de cette vidéo,
0 mais d’abord on va parler
des "Beaux Gosses",
0 le premier film de Riad Sattouf,
0 et tenter de percer le mystère
de l&;adolescence au cinéma.
0 Nous sommes en 2009.
0 James Cameron survole
le box-office mondial,
0 Nicolas Sarkozy
fait du jogging,
0 la calzone entre
dans le Petit Robert
0 et le Joueur du Grenier
lance sa chaîne Youtube.
0 – Oh mon dieu, mais tout
le jeu est comme ça ?!
0 "Les Beaux Gosses",
c’est l’histoire d’Hervé,
0 un jeune homme ordinaire, qui,
flanqué de son meilleur pote Camel,
0 essaie de trouver sa place
0 dans l’univers impitoyable
du collège Eric-Tabarly de Rennes.
0 – J’aime bien ta coiffure, trop stylée.
– Ah ouais ?
0 Comme le reste de leurs camarades,
ces deux petits gars ont 14 ans,
0 ce qui en anglais se dit FOURTEEN
0 et fait donc d’eux des TEENAGERS.
0 On serait donc naturellement tentés
de classer le film
0 dans un genre surtout popularisé
par le cinéma américain,
0 le TEEN MOVIE.
0 Très volatile d’une époque à l’autre,
le genre n’est pas si simple à définir
0 puisqu’il s’hybride très bien
avec tous les autres.
0 Teen movie dramatique ou horrifique,
0 teen movie musical,
érotique ou féministe,
0 teen movie romantique,
nostalgique ou vampirique,
0 les modes se succèdent
et ne laissent
0 dans l’imaginaire collectif
qu’une trace assez peu homogène.
0 On pourrait, s’il fallait
dégager une tendance,
0 noter que le sujet de l’adolescence
donne bien souvent matière à rire.
0 Mais le genre est
beaucoup trop divers
0 pour qu’on puisse le restreindre
à ses formes comiques.
0 D’ailleurs, la vie d’un adolescent
est loin d’être toujours marrante…
0 Quelques constantes
permettent toutefois
0 de dessiner les contours du teen movie,
à commencer par son décor fétiche,
0 l’ÉCOLE.
0 Dans "Les Beaux Gosses",
le collège d’Hervé
0 est sillonné de long en large,
des couloirs à la cour de récré
0 en passant par les toilettes,
le gymnase ou le réfectoire.
0 L’idée n’est pas tant de mettre
en scène la scolarité des protagonistes
0 que de dépeindre exhaustivement
le milieu dans lequel ils évoluent.
0 D’ailleurs, quand il arrive
0 qu’on passe une tête
dans une salle de classe,
0 c’est beaucoup moins pour
s’intéresser aux cours
0 qu’aux affaires bien plus importantes
qui se déroulent près du radiateur.
0 – Dites donc la bande des quatre,
si ma façon de lire ne vous plait pas,
0 vous pourriez au moins
avoir le respect
0 d&;écouter le texte
pour ce qu’il est…
0 Vous avez une sensibilité ?
0 Vous n’êtes pas complètement frigorifiés ?
0 – Non monsieur, on est pas frigorifiés.
0 – Gneugneugneu…
0 Ce désintérêt pour les adultes
0 est un autre marqueur récurrent
du teen-movie.
0 Si dans "Les Beaux Gosses", leur présence
est seulement reléguée au second plan,
0 elle peut aussi devenir l’objet
d’un véritable choc des générations,
0 qui voient les figures d’autorités
remises en question,
0 voire carrément considérées
comme ennemies.
0 Cette défiance généralisée
envers les adultes
0 est somme toute assez naturelle,
car les teen movies
0 ne sont pas seulement
des films sur les adolescents,
0 ils sont aussi, surtout,
0 des films POUR les adolescents.
0 En tous cas, c’était l’idée
dans les années 50,
0 alors que les cinémas de quartier
sont désertés
0 devant la concurrence
de la télévision,
0 et progressivement remplacés
par des drive-ins,
0 ces cinémas à ciel ouvert
très fréquentés par les jeunes.
0 Les studios commencent alors
0 à produire des films destinés
spécifiquement à ce nouveau public,
0 encouragés par le succès
de "La Fureur de Vivre",
0 dans lequel James Dean
incarne un lycéen de 17 ans
0 en rébellion
contre le monde entier.
0 Dans son sillage,
Hollywood va continuer
0 à brosser la jeunesse américaine
dans le sens du duvet
0 en lui proposant de s&;identifier
0 à de grandes figures charismatiques
au physique avantageux.
0 Parce qu’il s’agit
de faire rêver le public,
0 les ados de teen movies
vont très longtemps ressembler
0 à des semi top-modèles frais
et bien peignés,
0 incarnant la jeunesse dans
toute sa splendeur et sa vitalité.
0 Bon, à l’évidence,
ce n’est pas du tout
0 la voie choisie par Riad Sattouf
avec "Les Beaux Gosses",
0 un titre clairement ironique
puisqu’ici,
0 un soin tout particulier
a été apporté à rendre
0 ces petits êtres humains en mutation
aussi monstrueux que possible.
0 C’est le festival des appareils
dentaires et des boutons d’acné,
0 des physiques disgracieux
et des voix chevrotantes…
0 – L’étendard sanglant est levé…
0 Ce parti pris esthétique
honnête et réaliste
0 n’est pas celui
du teen movie à l’ancienne,
0 qui, on l’a vu, mise plutôt
sur des physiques attrayants.
0 L&;inspiration, pour le coup,
0 viendrait plutôt
d&;un certain cinéma indépendant
0 dans lequel "Les Beaux Gosses"
s&;autorise à puiser,
0 comme par exemple
"Kids" de Larry Clark,
0 dont il emprunte
le roulage de pelle inaugural.
0 Car l’adolescence est aussi,
à partir des années 90 en particulier,
0 une marotte du cinéma d’auteur
le plus exigeant,
0 qui choisit en général de traiter
le sujet sur le mode dramatique.
0 Le passage à l’âge adulte
0 étant bien souvent
le temps des cris et des larmes,
0 le cinéma présente les adolescents
comme des jeunes gens en crise,
0 mal dans leur peau,
voire carrément délinquants.
0 On retrouve depuis longtemps
la même tendance en France,
0 où les rôles d’adolescents
écorchés vifs
0 n&;ont jamais cessé
de révéler des talents,
0 à commencer par Jean-Pierre Léaud
dans "Les Quatre Cents Coups",
0 film matrice de la Nouvelle Vague
0 et influence clairement
revendiquée par Riad Sattouf.
0 – J’étais très ému
par ce rapport qu’il y avait
0 entre un réalisateur et son acteur,
0 et comment ce personnage était aussi
un double du réalisateur,
0 et évidemment,
j’avais caressé l’idée
0 de trouver mon propre Doinel
à travers Vincent…
0 Qu’il s’agisse d’observer
la naissance du désir,
0 de documenter des sujets de société
ou d’évoquer des souvenirs plus personnels,
0 pour tous ces cinéastes,
l’obsession reste la même :
0 rendre compte de cet âge étrange
dans toute sa vérité.
0 – Euh, comment dire,
c’est un peu triste là,
0 je sais pas
si tu t’en rends compte…
0 Alors oui,
c’est vrai que, finalement,
0 tout ça n’est pas très rigolo…
0 mais justement, Riad Sattouf,
0 même s’il a décidé de suivre
également une approche réaliste,
0 préfère délaisser le pathos
0 pour porter sur ses protagonistes
un regard amusé,
0 présupposant surtout
0 que capter l’adolescence
telle qu’on la vit vraiment,
0 ça peut aussi être très marrant !
0 – Y a contrôle ?
– Bah oui y a contrôle…
0 — Bah oui y a contrôle…
p*tain mais pauvre fille cette meuf…
0 La différence tient surtout
0 dans le procédé choisi
pour restituer la réalité.
0 Car certes, les ados des "Beaux Gosses"
ont l’air plus vrais que nature,
0 au point que le film
0 semble parfois lorgner
sur le documentaire animalier.
0 — Front contre front,
c’est celui qui repoussera l’autre
0 ou qui réussira à lever la tête
le plus haut
0 qui sera retenu comme vainqueur…
0 Mais cette recherche de vérité
0 n’a rien à voir avec celle,
par exemple, de Laurent Cantet,
0 qui pour sa Palme d’or
sortie l’année précédente,
0 s’était appuyé sur un dispositif
de mise en scène à plusieurs caméras,
0 et un recours quasi constant
à l’improvisation…
0 – Ce qui est marrant c’est que
vous n&;avez pas du tout l’air convaincu
0 que votre vie est intéressante.
0 – Mais je sais pas monsieur,
on fait quoi ?
0 On va en cours, on rentre chez nous,
on bouffe, on dort.
0 La méthode est bien différente
pour Riad Sattouf, qui,
0 en bon auteur de BD,
s&;attache surtout
0 à repérer dans le réel
les détails les plus saillants.
0 – Quand j’ai fait le casting
de mon premier film "Les Beaux Gosses",
0 franchement j’ai gardé des cassettes,
c’est des extraterrestres.
0 Tout ceux qui défilaient,
0 y en avaient qui étaient
très grands comme ça,
0 y avait ceux qui étaient
tout petits comme ça…
0 Donc, on peut voir le surnaturel
dans le réel.
0 Bien avant de filmer les adolescents,
Riad Sattouf avait déjà passé
0 des années à les étudier
en livrant ses observations
0 dans plusieurs albums
aux titres évocateurs.
0 Il n&;est donc pas étonnant
de retrouver dans "Les Beaux Gosses"
0 ce même regard acéré
et cette capacité à croquer,
0 en quelques traits bien sentis,
des personnages qu’on a tous l’impression
0 d’avoir déjà croisés
à la cantine ou au CDI.
0 En fait, l&;adolescence
dépeinte par Sattouf
0 ressemble sans doute pas mal
à la sienne.
0 Alors que le film est censé
se dérouler au XXIe siècle,
0 il est teinté d’une esthétique
étrangement rétro.
0 Hervé et Camel sont fan de hard rock,
ils jouent à Donjons et dragons,
0 regardent la télé sur
des écrans cathodiques,
0 et surtout : ils n’ont pas
de téléphones portables…
0 – Allô c’est qui ?
0 … contrairement à vous sans doute,
0 qui pouvez donc vous abonner à Calmos
sur Youtube, Instagram et TikTok !
0 Par ailleurs, l&;auteur,
0 qui est né en Syrie mais a passé
toute son adolescence en Bretagne,
0 a fait le choix,
plutôt rare pour un teen-movie,
0 de situer son film dans
un environnement typiquement FRANÇAIS.
0 Comme on l’a suggéré plus tôt,
0 notre imaginaire collectif
est largement dominé
0 par des représentations américaines
de l’adolescence,
0 à cause des films notamment,
mais aussi, plus globalement,
0 de toutes les images
de la jeunesse états-unienne
0 qui saturent nos écrans
depuis les années 90.
0 – Synchronisation des montres !
0 Parce qu’on a vu la série "Beverly Hills"
ou le clip de "Baby one more time",
0 on n&;imagine pas un couloir de lycée
sans ses rangées de casiers métalliques.
0 Parce qu’on a vu "American Pie"
et "Elle est trop bien",
0 on sait que l’alcool se boit
dans des gobelets rouges
0 et qu’à la fin de l’année
on élit une reine au bal de promo.
0 Parce qu’on a vu
"Lolita malgré moi",
0 "Buffy contre les vampires"
et "Sauvés par le gong",
0 on écoute les annonces
du proviseur au haut-parleur,
0 on célèbre Halloween
tous les ans, et,
0 selon les cas, on va en cours
en décapotable ou en bus jaune…
0 L’impact culturel de toutes
ces productions pour ados
0 est telle qu’à l’époque,
0 les alternatives françaises
proposées par AB Productions
0 s’inscrivaient dans le même genre
de décor typiquement américain.
0 – Alors, quoi de mieux
pour commencer une campagne électorale
0 que de faire connaissance
autour d’un verre ?
0 Par contraste, l’effet vérité
des "Beaux Gosses" est décuplé
0 lorsqu’il affiche des marqueurs
culturels certifiés locaux
0 tels que le catalogue de La Redoute,
les bars PMU,
0 la Marseillaise ou
le stylo quatre couleurs,
0 des points de repère
souvent discrets
0 mais qui nous maintiennent
dans un environnement familier,
0 en surgissant
par intervalles réguliers,
0 au détour d’un affichage de bus
ou à l’occasion d’un rendu d’exposé.
0 – Camel, vous,
vous avez choisi Jean-Luc Reichmann…
0 manque de pertinence
quant à l’importance historique.
0 8/20.
0 Cela dit,
même si en surface,
0 "Les Beaux Gosses" reste
un film très français,
0 son intrigue répond tout à fait
aux standards du teen-movie à l’américaine,
0 en abordant l’un des thèmes
majeurs du genre,
0 l’éveil à la SEXUALITÉ.
0 Suivant les époques
et les sensibilités,
0 la question peut se présenter
sous plusieurs modalités,
0 et parfois, dans les films
les plus “grand public”,
0 de manière… disons…
très métaphorique.
0 Le teen movie d’horreur,
par exemple,
0 tend plutôt à valoriser
la chasteté,
0 en condamnant à mort
les adolescents pris sur le fait,
0 et en épargnant ceux
qui ne cèdent pas à la tentation.
0 Ce parti-pris procède
d’un motif plus large,
0 celui du sexe interdit,
0 qui s’impose tout particulièrement
aux personnages féminins,
0 leur sexualité étant présentée
comme un territoire obscur,
0 dangereux,
voire monstrueux.
0 Au passage, on vous conseille
l’excellente vidéo de la chaîne Zoétrope
0 à propos du teen-movie féminin.
0 À l’inverse, le désir masculin
est plus volontiers tourné en dérision,
0 et suscite en général des aventures
plutôt légères et cocasses.
0 C’est typiquement le cas de quelque
comédies françaises des années 70
0 dans lesquelles les héros
espèrent profiter
0 de voyages linguistiques
pour débaucher la faune locale.
0 – Why you don’t come
with me, euh…
0 in the…
0 in the buissons ?
0 … mais le charme frenchy
de ces jeunes queutards
0 ne leur garantit
pas forcément le succès.
0 – On a quand même pas fait
1500km pour pas ba*ser !
0 On va y arriver à Malmö !
0 Pour la plupart des ados,
0 l’accès à la sexualité
est une épreuve complexe,
0 d’autant plus qu’elle est,
pour les héros masculins du teen-movie,
0 une sorte d’impératif social,
0 comme le soulignent les critiques
Adrienne Boutang et Célia Sauvage
0 dans leur essai consacré au genre.
0 Cette observation se vérifie
dans "Les Beaux Gosses",
0 teen movie incarné
par des garçons donc,
0 qui vivent très mal leur absence
de relations sentimentales,
0 au point que la question de la sexualité
envahit toutes leurs conversations
0 et déborde de partout,
même en plein cours de thermodynamique.
0 – Non mais c’est quoi, ça ?!
0 Dans le cinéma américain, on trouve
un tas d’autres exemples similaires,
0 qui constituent
un sous-genre à part entière,
0 la COMÉDIE DE DÉPUCELAGE.
0 Dans ces films, on suit en général
une bande de garçons,
0 plus ou moins obsédés
par les choses du sexe
0 mais qui n’ont pas encore eu
l’occasion de passer à l’action.
0 C’est alors souvent
par un pacte ou un pari
0 que les personnages vont se mettre
au défi de perdre leur virginité,
0 un objectif qui sera fatalement
entravé par différents contretemps,
0 qu’il s’agisse d’un problème
d’ordre mécanique,
0 d’un déballonnage de dernière minute,
ou d’une descente de police impromptue.
0 A priori, ces horizons
paraissent bien lointains
0 pour les héros des "Beaux Gosses".
0 Confinés dans leur univers collégien,
0 ils seraient déjà bien contents
de pouvoir rouler leur première pelle.
0 Le problème,
c’est qu’ils arrivent à peine
0 à échanger plus de trois mots
avec leurs camarades féminines.
0 – Tu, euh…
0 enfin, j’imagine que tu voudrais
pas trop sortir avec moi ?
0 – Euh… non.
0 En fait,
si Hervé nous semble
0 naturellement voué
à se prendre râteau sur râteau,
0 c’est parce que son existence
est soumise à une hiérarchie très stricte,
0 qui dépasse largement
la question de la séduction.
0 Le problème fondamental d’Hervé,
0 c’est qu’il ne fait pas partie
de la bonne caste.
0 Il est de ceux
que personne ne calcule,
0 qu’on n’invite pas aux fêtes
et qui se font tabasser à la récré.
0 Au collège, comme dans
toute structure sociale,
0 il y a des dominants
et des dominés…
0 et à première vue, Hervé
est tout en bas de la chaîne alimentaire.
0 – Vas-y, casse-toi, fils de p*te !
0 Dans l’histoire du teen movie,
cette hiérarchisation des rapports
0 a donné naissance
à une série d’archétypes,
0 largement façonnés dans les années 70
par un film culte de George Lucas.
0 Alors non pas celui-là…
0 on parle plutôt d’"American Graffiti",
0 une comédie qu’il a réalisée
quatre ans avant "Star Wars"
0 avec l’aide de Francis Ford Coppola.
0 Si vous voulez en savoir plus,
0 on en touche quelques mots
dans notre vidéo consacrée à Francis.
0 Bref, dans "American Graffiti",
Lucas se remémorait son adolescence,
0 en racontant les parcours croisés
d’une galerie de personnages très marqués,
0 allant du sportif à l’intello
0 en passant par l’ado moyen,
le mec populaire ou la pom-pom girl.
0 Par la suite, cette typologie
s’est affinée de film en film,
0 au point de s&;imposer comme
un des éléments constitutifs du genre,
0 chaque personnage étant dès lors
principalement défini
0 par la catégorie
à laquelle il appartient.
0 Ces archétypes peuvent
sembler caricaturaux,
0 mais, soyons honnêtes,
ils existent un peu dans la vraie vie.
0 D&;ailleurs vous pourriez certainement
nous dire en commentaire
0 si vous avez plutôt été
des populaires ou des parias,
0 des intellos, des anonymes
ou des rebelles…
0 Dans le cas des "Beaux Gosses",
0 quand on y réfléchit,
il n&;est pas si simple
0 de déterminer dans quelle cas
on peut ranger Hervé et Camel.
0 Une seule chose est sûre,
c&;est que, comme on l’a dit,
0 ces sympathiques vicos se trouvent
tout en bas de l&;échelle du cool,
0 et traditionnellement,
c’est à cette position que l’on retrouve…
0 les NERDS.
0 Avec ses lunettes à double foyer
et son physique de premier de la classe,
0 le nerd a longtemps été
la figure la moins enviable du genre.
0 Méprisé par l&;ensemble
de ses camarades,
0 il était condamné à se réfugier
dans des mondes imaginaires ou virtuels,
0 en espérant que lui et ses semblables
prendraient un jour leur revanche.
0 Et puis, sous l&;impulsion d’auteurs
qui devaient y reconnaître leur propre jeunesse,
0 l&;archétype a fini par
s&;assouplir et s&;humaniser.
0 La caricature a alors laissé place
à des personnages
0 plus complexes et attachants,
enfin dignes de tenir les rôles principaux.
0 C&;est notamment le sujet
de la série "Freaks and Geeks",
0 produite par Judd Apatow,
qui réhabilitait des profils
0 qu&;on ne voyait pas
dans "Beverly Hills" ou "Dawson".
0 Parallèlement, la culture geek
s&;est démocratisée
0 au point de devenir dominante.
0 À peu près tout le monde
s&;est mis à s&;intéresser
0 aux ordinateurs et
aux jeux vidéo,
0 et puis, merci internet,
des anciens nerds de la vraie vie
0 sont devenus riches et célèbres
en ne faisant rien de plus
0 que partager leur passion
sur les réseaux.
0 – Est-ce que c’est bon pour vous ?
0 "Les Beaux Gosses" auraient pu
0 participer activement
à cette revanche des geeks.
0 Mais, à bien y regarder,
Hervé n&;est pas vraiment un nerd.
0 Pourquoi ?
0 Parce qu&;à part la branlette,
il n&;a pas réellement de passion.
0 Et justement, cette libido débordante
qu’il n’arrive pas à satisfaire
0 est à peu près
sa seule caractéristique.
0 Par conséquent, Hervé
n&;est pas un nerd,
0 c&;est un LOSER.
0 Le loser, même s’il peut
se présenter sous différentes formes,
0 est surtout associé en France
0 à l&;incontournable Jean-Claude Dusse
ou aux avatars de Bernard Menez,
0 des personnages
principalement définis
0 par leurs échecs répétés
sur le terrain de la séduction.
0 – Excusez-moi, mais je crois
que j&;ai un ticket.
0 Globalement c&;est un mec
qui ne pense qu&;à ça
0 mais qui ne réussit
jamais à conclure.
0 – Alors si je peux me permettre
de te donner un conseil, c&;est :
0 oublie que t&;as aucune chance,
vas-y fonce.
0 On sait jamais, sur un malentendu
ça peut marcher.
0 Bon, je vais prendre le télésiège,
faut que je me change !
0 À l’image de ses aînés,
Hervé n’a pas grand chose pour lui.
0 Il n&;est pas très beau,
pas très malin, pas très populaire,
0 il est éjaculateur précoce
et son pull-over pue la mort.
0 Rien ne le prédestine donc
à séduire ses camarades féminines.
0 – Ça te dirait pas de…
enfin, tu veux pas sortir avec moi ?
0 – Avec qui ?
– Avec moi.
0 — Avec toi ?
Ça va pas, t’es malade ?
0 Seulement, Hervé a de la chance.
0 Contrairement aux losers adultes,
il est dans un teen movie…
0 ou, plus précisément,
puisque c&;est le genre
0 qui définit finalement
le mieux "Les Beaux gosses",
0 un COMING-OF-AGE.
0 «Récit initiatique»
ou «roman d’apprentissage» en français,
0 le coming-of-age
se concentre généralement
0 sur la transition difficile
entre l’enfance et l’âge adulte.
0 Pour se réaliser,
les personnages
0 doivent accomplir un rite de passage
qui symbolise cette transition.
0 Il peut s’agir
de quitter le domicile parental,
0 de passer un diplôme ou,
0 dans le cas qui nous intéresse,
de connaître l’amour.
0 Comme dans tout coming-of-age,
0 la situation d&;échec
à laquelle fait face Hervé
0 n&;est donc pas une fatalité,
mais une étape à franchir.
0 Et de fait, sa camarade Aurore,
après l&;avoir salement éconduit,
0 finit par l&;embrasser.
0 Mission accomplie.
0 Hervé n’est plus un enfant.
0 Il est devenu…
0 un homme.
0 Enfin…
pas tout à fait !
0 Car, on ne devient pas
véritablement adulte
0 en roulant des pelles
ou en perdant sa virginité.
0 C&;est justement cette manière puérile
et typiquement masculine
0 d&;envisager la question
qu&;il faut dépasser pour grandir réellement.
0 Obnubilé par ses désirs
0 et frustré de ne pas correspondre
à l&;idée qu&;il se fait de la virilité,
0 Hervé est totalement
centré sur lui-même,
0 et ne réalise pas
qu&;il a face à lui des semblables,
0 qui ont, elles aussi,
leur propre sensibilité.
0 – Tu veux sortir avec moi ?
Enfin, je t’aime…
0 — Hahaha mais t&;es ouf ?
0 T&;as vu ta gueule, t&;es un boudin !
0 Ah la pauvre meuf !
0 À vrai dire, on peut
avoir du succès avec les filles
0 (ou prétendre en avoir eu)
0 et rester, comme le père d&;Hervé,
particulièrement immature.
0 – J&;ai couché avec deux filles
en même temps en seconde,
0 je sais pas si tu te rends compte
mais à mon époque,
0 si les gars se roulaient des pelles
c&;était déjà le bout du monde.
0 Hervé, à force de ne considérer l’amour
que comme une performance à accomplir,
0 perd de vue l’essentiel.
0 Après avoir séduit Aurore,
0 il est grisé par son nouveau statut
et embrasse une autre fille.
0 Les conséquences de cette désinvolture
vont alors le confronter
0 à ce qui constitue finalement
son véritable rite de passage :
0 se faire plaquer.
0 – Avant, c&;est parce que
j&;avais pas l&;habitude mais maintenant…
0 je t&;aime, quoi…
0 – Écoute, on reste copains.
0 Bon, sur le moment c&;est dur,
0 mais le temps va passer,
les plaies cicatriser,
0 et tout ça devrait s’évaporer doucement
en même temps que l’adolescence,
0 pour ne rester
qu&;un lointain souvenir.
0 – Hervé ?
0 – Bah alors, comment ça va ?
ça fait longtemps là,
0 qu&;est-ce que tu deviens ?
0 — Bah écoute, tu vois, je vends
des chaussures dans un magasin.
0 Contrairement à ce que
les archétypes du teen-movie classique
0 ont voulu nous faire croire,
0 la lose n&;est pas un trait de caractère
mais un état transitoire.
0 Elle est, à vrai dire,
constitutive de l&;adolescence.
0 C&;est le principe même
de ce mauvais moment à passer
0 au cours duquel nos corps changent
et nos personnalités s&;affinent.
0 On est moche, mal sapé,
en manque de confiance,
0 personne ne nous comprend
et on ne sait pas vraiment où on va…
0 Mais c&;est comme ça.
0 Pour dire adieu à l&;enfance, il faut
avoir connu la peine et la désillusion,
0 avoir le cœur brisé
et les espoirs déçus.
0 L&;adolescence est cette étape tragique
dont il faut réussir à se remettre.
0 Et normalement, avec le temps,
on y parvient !
0 On peut alors
regarder "Les Beaux Gosses"
0 avec le recul nécessaire
pour en apprécier la comédie.
0 L&;adolescence est un calvaire.
0 Mais un jour, c&;est promis…
0 on finit par en rigoler.
0 Et pourquoi les poissons
sèchent leurs cours d’anglais ?
0 Ben, parce qu’ils s’en…
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